Du vendredi 18 au 23 décembre
Nous surveillons la météo, un peu alarmés par les pluies incessantes depuis notre retour du Machu Picchu. Nous sommes prêts à annuler le trek avec pour argument que si c'est comme cela à 3326 mètres cela doit être l'enfer à 6000m, mais notre envie sera plus forte que notre crainte et le 19 décembre nous partons pour le trek de l'Ausangate.
Visible par beau temps depuis Cuzco, l'Ausangate (6 372 mètres) culmine la cordillière Vilcanatoa au milieu d'un paysage spectaculaire de lacs, de glaciers, d'alpages et de villages perdus dans la montagne. Herman, notre arriero (muletier) nous attend à Tinqui point de départ du trek. Nous dormons chez lui ou plutôt dans l'étable. Nous partirons le lendemain matin avec Valério (son aide) et trois chevaux pour porter les sacs, les vivres et la bouteille de gaz. Cette fois nous allons apprécier de n'avoir qu'un petit sac sur le dos.
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On campe dans l'étable |
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les enfants d' Herman |
Lundi 20 : Tinqui 3800 mètres-Upis 4350m. Nous attendons que la pluie cesse pour partir. Après 4 heures de marche dans l'Altiplano. Hernan, nous convainc de nous arrêter dans un refuge avant que la pluie ne refasse son apparition.
La première partie est superbe: pâturages, collines verdoyantes...
Nous allons même arriver au moment où un alpaga va mettre au monde son petit. Comme la journée a été un peu courte nous poursuivons l'après-midi par une balade jusqu'au pied du lac de l'Ausangate.
Nous montons la tente sous un abri. Au petit matin, nous sommes heureux d'avoir été épargnés par les trombes de pluies tombées pendant la nuit. Ce qui nous poussera par la suite à modifier les prochaines étapes.
Mardi 21, notre guide nous propose de tenter le tour en 4 jours plutôt que 5 afin d'avoir un abri pour chaque nuit. Hugo monte sur le cheval quand à nous, nous suivons la cadence sous la neige.
Nous arriverons en pente douce au premier col (4750m), mais les nuages et la neige nous empêcherons de voir bien loin.
Nous poursuivons vers un lac turquoise, notre marche est ponctuée par les craquements du glacier de l'Ausangate. Enfin, nous atteignons les 5000 mètres, Hugo n'est pas mécontent d'être sur son cheval, quand à nous nous attendons la pause.
La pause attendue ne viendra pas et après quatre heures de marche la nouvelle tombe, soit on campe dans la vallée soit on poursuit jusqu'à l'abri avec un col à 5100 à franchir. Nous choisissons la deuxième proposition. Donc nous descendons dans la vallée avant "d' apprécier" cette dernière ascension. Les 600 mètres de dénivelé vont nous mettre sur les rotules mais les paysages magnifiques font presque passer la difficulté.
Nous passons le col devant nous s'élève majestueux Ausangate.
La philosophie du jour est: "Quand tu es au bout du rouleau et que ton corps te fait mal et qu'en plus il n'y a pas eu de pause barre chocolatée dis-toi que tu es sur le point de dépasser tes limites: 2 cols dans la même journée. Laisse ta tête prendre le contrôle, elle te dira les mots doux de champion: 7h30 de marche sous la pluie, la neige sans ronchonner. Elle te murmura que tu es tenace: 23kms. Enfin, elle te dira que tu fais quelque chose d'exceptionnel ainsi tu seras encore plus motivé pour la journée du lendemain!!"
Mercredi 22, Il a fallu une bonne dose de motivation à Nicolas pour se lever, car à la suite d'un empoisonnement, il est au plus mal pour cette nouvelle journée. Dans l'impossibilité de mettre un pied devant l'autre, il devra accepter de monter sur le cheval au grand dam d'Hugo qui s'est attaché à son canasson.
Heureusement nous commençons l'étape sous un ciel clément mais cela va se gâter lorsque nous atteindrons le col à 5000m, la neige d'abord puis la fatigue. Pour se motiver, on pense au restaurant que l'on va se faire pour noël, on imagine les mets les plus exquis, autour de nous des paysages incroyables pour nous récompenser de nos efforts.
Nous arriverons 7 h30 plus tard à Pachanta pour la fin d'étape. Nous montons la tente dans l'abri et repos pour tous.
Jeudi 23, Alléluia, Nicolas va mieux pour la dernière étape. Nous sommes si contents d'avoir fini la boucle que nous allons bon train. Hugo a retrouvé son cheval alors en trois heures nous sommes rendus à Tinqui où nous attendons le bus pour Cuzco. Ce trek fut sans doute le plus difficile de tous mais aussi un des plus beaux et si on devait revenir au Pérou, nous choisirions la saison sèche pour refaire ce tour à un rythme moins effréné et avec en prime des pauses barres chocolatées!!