samedi 13 novembre 2010

Vale un Potosi!

Du 13 au 16 novembre
Cerro Rico
Cette expression tiré de Don Quichotte rappelle que cette ville fût pour la couronne espagnole une source d'enrichissement considérable à partir de 1545, date à laquelle la ville fut fondée, pour extraire l'argent des mines du Cerro Rico. Fransico de Toledo (inquisiteur- vice roi du Pérou) impose alors le travail forcé aux indiens ("la mita"!). Les conditions de travail sont si rudes que des millions d'indiens meurent à la suite de problèmes respiratoires, des dangers liés aux éboulements sans parler des maladies, de la mal-nutrition et autres mauvais traitements. Dès lors pour subvenir aux besoins de main d'oeuvre, la couronne acheminera des esclaves africains. Les historiens évoquent plus de 6 millions d'hommes morts pour les besoins de la cour. Au XVIIème siècle, Potosi était la ville la plus peuplée au monde et également une des plus riches, les colonisateurs édifiaient des églises, donnaient des fêtes somptueuses et frappaient la monnaie pour la Couronne d'Espagne. En 1825, la Bolivie obtient son indépendance mais les gisements d'argent du Cerro Rico ne sont plus aussi rentables puis au XIXème siècle, le cour de l'argent va s'effondrer. L'étain rapportera à Potosi quelques compensations mais ne suffira pas à faire de Potosi une ville importante et prospère comme le deviendront La Paz et Santa Cruz.
Il reste de cette héritage colonial de beaux édifices qui font de Potosi une ville où il est agréable de se promener mais ce qui va nous marquer c'est l'histoire de ces hommes qui aujourd'hui continue à dynamiter le Cerro Rico en espérant trouver un filon. Ces mineurs pour qui les conditions de travail sont aussi dures qu'il y a 450 ans.


Lundi 15 novembre
Johnny a travaillé 7 ans dans la mine coopérative où il va nous guider pour cela il nous donne des vêtements appropriés pour nous faufiler dans les galeries. Nous commençons notre visite par celle du marché où les mineurs achètent la dynamite, les feuilles de coca et les articles de première nécessités. Nous achetons pour les mineurs quelques produits que nous leur offrirons.
Notre guide se prépare à la descente et nous comprenons à voir l'état dans lequel il se met qu'il va vivre un moment douloureux. Nous avançons dans la galerie principale, Johnny nous met en garde, nous respirons une quantité de produits nocifs comme des vapeurs d'acetylène, des gaz arsenic, il nous conseille également de ne pas toucher aux parois qui sont recouvertes d'amiante et d'arsenic mais là c'est de la prouesse car nous nous faufilons dans des boyaux à peine plus gros que nous et que les mains sont une grande aide pour se hisser. 
 
Nous allons rencontré un premier mineur, il a 27 ans et cela fait 10 ans qu'il travaille dans la mine tout comme son père le faisait avant lui. Puis un autre à peine plus vieux qui nous raconte son quotidien et un autre dont la vie est aussi bouleversante que ses compagnons. Ils tiennent grâce à la coca qu'ils prennent tout au long de leur labeur, c'est disent-ils censé filtrer l'air vicié et à supporter la faim, la fatigue et peut-être de prolonger leur espérance de vie qui ici est de 45 ans.
Nous entendons une détonation, il est temps de remonter des entrailles de la terre. Avant de sortir nous serons présentés à Tio, Dieu des mineurs que chacun vient couvrir de coca, d'alcool, de cigarettes afin de solliciter sa bienveillance. Nous étions loin d'imaginer en revêtant nos tenues que nous allions être aussi impressionné par le destin de ces hommes.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Pourquoi n'écrivez vous plus ?

Tout va bien ?

Je vous souhaite un très joyeux Noël